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Résumé
Dans un monde en constante évolution où nous sommes submergés de médias, de divertissements, de messages d’intérêt public et de réseaux sociaux, la diffusion de messages sur le suicide décrivant la prévention, l’intervention et la postvention doit se faire de manière responsable et sécuritaire.
En véhiculant des messages clés qui parlent de courage, d’appartenance, de sens, d’objectifs et d’espoir malgré les défis de la vie et les événements tragiques, les reportages, les représentations et les récits fictifs dans les films, les annonces de service public, les médias sociaux et les séries télévisées peuvent contribuer à sauver des vies, à promouvoir la résilience, à dissiper les mythes et à encourager la recherche d’aide.
Un exemple de médias susceptibles de contribuer au préjudice est le reportage sur l’affaire Kenneth Law. Au lieu de qualifier le produit de « substance », de nombreux journalistes qui rapportent l’affaire ont nommé la substance réelle utilisée, ce qui n’est pas conforme aux lignes directrices responsables en matière de reportages dans les médias. Nous demandons aux journalistes et aux médias de soutenir la prévention du suicide en ne nommant pas la méthode du suicide ou en ne montrant pas d’images de la substance ou de la méthode dans les communications publiques.
Qu’ils soient du milieu des médias ou du divertissement, créateurs de messages d’intérêt public ou de médias sociaux, l’Association canadienne pour la prévention du suicide recommande et soutient que tous les professionnels canadiens qui sont engagés dans la production de contenu lié au suicide se familiarisent avec les recommandations pertinentes.
White, J. (2016). We Belong: Life Promotion to Address Indigenous Suicide. Discussion Paper. www.wisepractices.ca.
Responsabilité médiatique
De nombreuses organisations et agences à travers le monde ont publié des recommandations à l’intention des médias grand public, mais leur contenu est très synthétisé. Pour une description plus détaillée de la logique dernière ces lignes directrices et leurs applications, consultez les recommandations médiatiques de l’Association des psychiatres du Canada au sujet des méthodes de reportage responsable sur le suicide, qui ont été coécrites par des professionnels du journalisme :
En-Tête: reportage et santé mentale.
Représentations fictives
On prend de plus en plus conscience que les représentations fictives du suicide, notamment dans les émissions de télévision destinées aux jeunes, peuvent avoir un impact positif ou négatif, selon le contenu. La National Action Alliance for Suicide Prevention aux États-Unis a publié une brève liste de 8 recommandations clés destinées à l’industrie du divertissement :
- Expliquer que le suicide est un événement complexe qui résulte de l’intersection de nombreux facteurs plutôt que d’un événement unique.
- Montrer que l’aide est disponible.
- Présenter des personnages qui ont des pensées suicidaires, mais qui ne tentent pas de mettre fin à leur vie.
- Présenter des personnages auxquels le téléspectateur peut s’identifier comme source d’inspiration (par exemple : des personnes ordinaires, des personnes issues de communautés marginalisées, etc.)
- Représenter des personnages qui trouvent eux-mêmes la force de faire face à l’adversité.
- Éviter de montrer ou de décrire les détails des méthodes de suicide.
- Utiliser un langage qui ne porte pas de jugement.
- Consulter des professionnels de prévention du suicide et des personnes ayant une expérience personnelle pour savoir comment parler du suicide.
- Utiliser de la compassion pour décrire le processus de deuil et de guérison des personnes qui ont été touchées par la perte d’un proche par le suicide.
Messages d’intérêt public
Il existe peu de recherches sur l’impact des messages d’intérêt public (MIP) relatifs au suicide. Par conséquent, pour l’instant, l’ACPS recommande aux créateurs de ce contenu de tenir compte des informations qui ont généralement été fournies dans les MIP à travers le monde :
- Encourager les gens à parler ouvertement du suicide.
- Indiquer que la vie d’une personne suicidaire est importante.
- Reconnaître la souffrance associée aux pensées suicidaires et aux conditions qui les suscitent.
- Souligner que le suicide est évitable.
- Souligner l’impact dévastateur d’un décès par suicide sur les proches des personnes décédées.
- Fournir des informations sur le soutien aux personnes qui pensent au suicide, notamment sur la manière d’approcher ou d’offrir de l’aide à quelqu’un et sur les ressources disponibles en cas de crise, telles qu’une ligne d’assistance téléphonique ou un site Web.
(Adapa de Ftanou M., Cox G., Nicholas A., Spittal MJ., Machlin A., Robinson J., Pirkis J. Suicide Prevention Public Service Announcements [PSAs]: Examples from Around the World. Health Commun. 2017;32 [4]:493-501.)
Résilience : Promouvoir/démontrer que même après avoir eu des pensées suicidaires ou avoir fait des tentatives de suicide, les gens continuent à vivre une vie pleine de sens.
Messages dans les médias sociaux
Nous sommes de plus en plus conscients que la publication de messages communiquant des pensées ou des actions liées au suicide sur les médias sociaux peut être soit nuisible ou bénéfique à la fois à l’expéditeur et au destinataire. Le Centre national australien pour l’excellence des jeunes en matière de santé mentale a publié une série de recommandations visant principalement les jeunes qui affichent du contenu lié au suicide sur les médias sociaux. Les principales recommandations sont les suivantes :
- Publications en ligne : Considérations sur l’impact qu.aura le message — la possibilité qu’il devienne viral, sa permanence ; surveillance de la publication ; conseils sur l’autosoin ; exemples de contenus dangereux et non sécurisés.
- Ressources de prévention du suicide disponibles sur les plateformes de médias sociaux ; langage et conseils de sécurité pour discuter du suicide en ligne ; le partage de votre expérience vécue : préoccupations relatives à la vie privée ; impacts potentiels ; partage sécuritaire ; langage et/ou graphiques sécuritaires.
- Partage des préoccupations concernant une personne impactée par des pensées suicidaires, des tentatives de suicide ou un décès par suicide : promouvoir la communication directe ; respecter la vie privée de la famille/des amis d’une personne décédée par suicide ; les arguments en faveur de la non-spéculation.
- Réponses aux messages sur le suicide : autosoins et limites ; non-jugement, bienveillance, préoccupation, vie privée, poser des questions directes, répondre à un risque immédiat.
- Mémoriaux, sites Web, pages et groupes fermés honorant une personne décédée par suicide : langage sécuritaire, surveillance des publications, règles de base ou conditions d’utilisation du site, répondre à une personne en détresse.
L’Association Québécoise de Prévention du Suicide (AQPS) a également rédigé un guide à l’intention des professionnels des médias sociaux afin de les aider à identifier et à aider les personnes en détresse qu’ils rencontrent en ligne.
Cours en ligne GRATUIT pour des reportages responsables sur le suicide pour les journalistes (anglais)
Par le biais de conférences, de lectures, d’exercices interactifs et de quiz, le cours Responsible Reporting on Suicide for Journalists vise à encourager les journalistes à contextualiser le suicide en tant que problème de santé publique et à donner la priorité au bien-être public plutôt qu’au sensationnalisme. Il s’appuie sur le travail puissant déjà accompli dans ce domaine par des organisations telles que l’OMS, les CDC, ReportingonSuicide.org et d’autres.
Ce cours utilise un format de cours en ligne attrayant et accessible aux journalistes et aux étudiants en journalisme. Cela leur donne l’occasion de mettre en pratique ces compétences à travers des exercices et des simulations développés par des journalistes pour refléter des scénarios réels. Le cours est disponible dans le monde entier sur le site Coursera. Il est gratuit et peut être complété à votre propre rythme.