Les origines de l’ACPS
Les origines de l’Association canadienne pour la prévention du suicide (ACPS) remontent à 1979, lorsqu’un groupe canadien de suicidologues (Jim Browne, Diane Syer, Pat Harnisch, Bernd Osborg, Sol Hirsh et Gordon Winch) a constaté l’absence d’une voix unifiée pour la prévention du suicide au Canada. En 1985, grâce aux efforts de ces chercheurs et cliniciens, l’ACPS a été officiellement lancée. Sous la direction d’Antoon Leenaars, en 1988, l’ACPS a vu le jour avec le mandat de « promouvoir des activités visant à réduire l’incidence et/ou les effets du suicide au Canada ».
Bien que les initiatives et les projets de l’ACPS évoluent au fur et à mesure que les besoins divers sont identifiés, le fondement de sa stratégie demeure constant :
- servir de forum pour les divers intérêts liés au suicide au Canada ;
- revendiquer pour la reconnaissance du fait que le Canada est toujours confronté à une crise nationale en matière de décès par suicide ;
- rassembler les voix des diverses communautés du Canada ;
- faciliter l’esprit communautaire et la communication entre les chercheurs, les cliniciens et les néophytes ; et
- soutenir les initiatives visant à améliorer le soutien aux personnes touchées par le suicide.
Parmi les efforts historiques les plus remarquables de l’ACPS figure la rédaction des premier et deuxième livres blancs sur la prévention du suicide au Canada. Ces documents ont servi de base à l’élaboration du cadre national du Canada et à l’adoption d’une législation sur la prévention du suicide. De plus, le Collectif national pour la prévention du suicide au Canada a été envisagé et développé en partenariat entre l’ACPS, l’Agence de la santé publique du Canada et la Commission de la santé mentale du Canada. Le but de la Collaboration est de promouvoir l’échange de connaissances, de mobiliser la prévention du suicide dans tout le Canada et de donner un élan à l’élaboration de politiques. De plus, c’est depuis la conférence inaugurale de l’ACPS en 1989 que nous sommes à l’avant-garde au niveau de l’avancement de la sensibilisation au suicide. La conférence nationale annuelle offre une occasion unique de formation et de réseautage aux chercheurs, aux décideurs, aux cliniciens, aux personnes ayant une expérience vécue et à tous ceux qui s’investissent dans les efforts de prévention du suicide au Canada.
Domaines d’intérêt historique
Conférence nationale
L’une des premières contributions de l’ACPS a été de lancer une conférence annuelle qui s’est tenue pour la première fois en tant qu’événement régional à l’hôpital St Michael en 1989. En 1990, la conférence a pris sa forme actuelle, soit une conférence nationale offrant la possibilité de partager la recherche et les meilleures pratiques cliniques, ainsi qu’une occasion de réseautage pour les professionnels investis dans l’avancement de l’intervention, de la prévention et de la postvention du suicide. La conférence, qui attire des centaines de délégués, a lieu chaque année dans une ville canadienne différente.
La voix des peuples autochtones
Dans le cadre des efforts déployés par l’ACPS pour favoriser l’inclusion, il nous est important que la voix des peuples autochtones ait sa place au sein de l’organisation. Nos communautés autochtones continuent d’être touchées par des taux de suicide absolument inacceptables pour un pays développé. La Conférence nationale, la désignation d’un directeur autochtone au sein du conseil d’administration et la création du Conseil consultatif des Premières Nations ont contribué à consolider la relation de l’ACPS avec les peuples autochtones. Ces dernières années, la communauté des Premières Nations a adopté une approche de la promotion de la vie, qui inclut des efforts de prévention du suicide, mais qui va bien au-delà de l’approche plus étroite de cette dernière. L’ACPS cherche à faire de même.
Politique/législation
À plusieurs occasions, l’ACPS a agi comme intermédiaire pour faire pression sur le gouvernement fédéral du Canada en faveur « d’efforts nationaux de prévention primaire ». À maintes reprises, l’organisme a été appelé à fournir des commentaires et de l’information à nos dirigeants politiques afin de les sensibiliser à la question de l’état des soins de santé mentale au Canada. En 2004, l’ACPS a formulé son premier Plan directeur pour une stratégie nationale de prévention du suicide. En 2009, ce document est apparu dans sa deuxième itération. Après d’énormes efforts de lobbying formel et informel de la part des membres du conseil d’administration et des directeurs généraux de l’ACPS, le succès a été au rendez-vous, puisque Charlie Angus a présenté un projet de loi d’initiative parlementaire pour un plan d’action en 13 points qui a été adopté à l’unanimité par le Parlement. Il reste encore beaucoup de travail à faire, et l’ACPS poursuivra ses efforts pour s’assurer que cela se concrétise.
Langage, contacts et personnes ayant une expérience vécue
Un élément fondamental des initiatives de l’ACPS a été, et continue d’être, la déstigmatisation du langage du suicide. Grâce aux efforts dirigés par les membres du conseil d’administration, beaucoup de travail a été accompli pour écouter et soutenir la communauté des personnes touchées par le suicide. Le rôle de base de l’ACPS est d’être un chef de file dans l’établissement de contacts entre les personnes touchées par le suicide et les personnes qui leur offrent un soutien vital. L’ACPS a créé un comité permanent de personnes ayant une expérience vécue, qui lui fournit continuellement conseils et orientations.
Réseautage et collaboration
Dans le but de rassembler les divers organismes qui travaillent dans le domaine du suicide, l’ACPS a été responsable de la mise en place d’une collaboration nationale pour la prévention du suicide. Dans sa forme actuelle, le Collectif est composé de : l’ACPS, l’Agence de la santé publique du Canada, la Commission de la santé mentale du Canada, l’Association canadienne pour la santé mentale, l’Association québécoise de prévention du suicide, le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, la Coalition canadienne pour la santé mentale des personnes âgées, l’Association des psychiatres du Canada, la Société canadienne de psychologie, le Centre for Suicide Prevention, les Services de Crises du Canada, la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits, Friends of Ruby, Inuit Tapiriit Kanatami, Jeunesse, J’écoute, l’Initiative nationale pour les troubles de l’alimentation, le Waterloo Region Suicide Prevention Council, la Arthur Sommer Rotenberg Chair in Suicide and Depression Studies, Anciens Combattants Canada, et plusieurs autres.
Recherche
L’ACPS soutient depuis longtemps la communauté de recherche en suicidologie. Dès le début, nous avons jeté des ponts entre les chercheurs, les cliniciens et la communauté. Grâce à la conférence nationale annuelle de l’ACPS, les délégués disposent de multiples plateformes pour apprendre et intégrer les résultats des experts dans les divers domaines de spécialisation qui alimentent une meilleure connaissance fondamentale du suicide en termes de risque, de prévention et de postvention.
Sensibilisation et santé mentale
La sensibilisation et le soutien en matière de santé mentale constituent un élément essentiel de la prévention du suicide. L’ACPS travaille activement à maintenir la complexité du suicide à l’ordre du jour public par la production de divers médias imprimés et autres, de directives pour la responsabilité médiatique, de conférences publiques, et par sa participation à des événements politiques. L’ACPS sensibilise à la crise du suicide et à l’importance de la santé mentale par la sensibilisation, l’éducation, et l’organisation d’initiatives canadiennes autour de la Journée mondiale de prévention du suicide et de la Journée internationale des personnes touchées par le suicide. La promotion du soutien de première ligne aux personnes touchées par le suicide, les appels à l’action pour obtenir des ressources et les approches intégrées de la santé mentale et du bien-être sont quelques autres moyens utilisés par l’ACPS pour transmettre les informations et éduquer.