J’ai des pensées suicidaires


Il existe de nombreux centres de crise qui sont là pour vous parler 24 heures sur 24.

Les pensées suicidaires peuvent survenir à tout moment, même lorsqu’on s’y attend le moins. Chez certaines personnes, elles se présentent pour disparaître aussitôt et chez d’autres, elles semblent toujours présentes, soit en arrière-pensée, soit comme la seule et unique pensée. 

Si vous avez des pensées suicidaires, vous devez savoir que vous n’êtes pas seul.

 Selon certaines estimations, jusqu’à une personne sur six pensera sérieusement au suicide à un moment donné de sa vie.

CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LES PENSÉES SUICIDAIRES

 Les pensées suicidaires peuvent avoir des significations différentes selon les personnes. Elles peuvent être un signe d’alerte précoce indiquant qu’une personne est soumise à beaucoup de stress et d’inquiétude. Elles peuvent être le résultat de sentiments intenses qu’une personne ne sait pas comment nommer ou gérer. Pour d’autres, les pensées suicidaires peuvent être liées à une maladie mentale diagnostiquée, comme une dépression majeure, un trouble de stress post-traumatique, un trouble anxieux, la schizophrénie ou la toxicomanie.

Avoir ces pensées peut être effrayant pour certains et d’autres le percevront comme un réconfort, car ils croient que cela peut offrir un choix ou un certain contrôle alors que les choses semblent écrasantes et insurmontables.

Lorsque des pensées suicidaires surgissent, sachez que « votre cerveau n’est pas votre ami ». Nous savons que l’intensité des sentiments et des pensées interfère avec la capacité d’une personne à résoudre des problèmes.

Les traitements peuvent aider à vivre et à faire face à ces pensées. Ce n’est pas facile et pourtant ni les pensées ni les sentiments ne mettent fin à la vie d’une personne ; ce qui compte, c’est ce que vous faites de ces pensées et sentiments. Le traitement n’est pas universel. Différents traitements fonctionnent mieux pour certaines personnes et à différents moments de leur vie.

Si vous pensez au suicide et que vous n’arrivez pas à vous en défaire, adressez-vous à un ami, un membre de votre famille, un membre du clergé, une ligne d’écoute téléphonique, un thérapeute ou un conseiller. Ils peuvent vous aider à envisager des solutions de rechange, même si ce n’est que pour le moment, afin de vous aider à vous protéger.

Les penseés vont-elles disparaître ?

L’intensité des pensées suicidaires varie et pour certains, elles ne se manifestent qu’une seule fois dans leur vie. Il peut y avoir des moments, voire des jours ou des années de bien-être, de soulagement, de satisfaction, voire d’humour ou de joie, au milieu de pensées et de sentiments qui, sur le moment, semblent « ne jamais disparaître ». Par exemple, même si ma vie s’écroule, je peux toujours sourire en mangeant mon plat préféré et en caressant mon chat. Je peux partir en vacances ou faire une excursion d’une journée et obtenir un certain soulagement de l’intensité de mes pensées, pour le moment.

Les raisons de vivre ou les possibilités d’avenir peuvent aider à gérer la douleur actuelle.

Si vous avez des pensées suicidaires, il est difficile d’avoir une vision globale de l’avenir. C’est parce que votre cerveau s’est engagé dans ce que l’on appelle la « pensée restreinte ». Décomposez-la en petits morceaux. Le terme « avenir » peut signifier jusqu’à la prochaine publicité, une heure, un jour, un mois ou une année. Certaines personnes trouvent utile d’avoir à portée de main des photos de personnes qui leur sont chères ou qui se soucient d’elles, une carte ou une lettre d’une personne importante pour elles, un poème, une peinture ou une chanson pour leur rappeler qu’on se soucie d’elles. Certaines personnes trouvent les activités de distraction utiles, comme les mots croisés, les mots cachés, les films, les jeux en ligne, l’exercice physique ou la danse.

 Ne gardez pas vos pensées suicidaires pour vous !

En partageant vos pensées avec quelqu’un qui peut entendre votre détresse, vous ne serez plus seul à garder le « secret ». Il n’y a pas de honte à avoir des pensées suicidaires. Ces pensées vous donnent une information importante, à savoir que tout ne va pas bien. Il y a des gens qui veulent et peuvent vous aider. Parlez à quelqu’un, que ce soit un ami, un thérapeute, un membre du clergé, un membre de la famille ou un enseignant, et faites-lui savoir que vous voulez son aide parce que la situation est si horrible. Si la première personne à qui vous essayez de parler ne comprend pas, essayez quelqu’un d’autre. Ce n’est pas tout le monde qui a les compétences nécessaires et si certaines personnes sont douées pour « faire » les choses, d’autres sont douées pour écouter. Choisissez une personne ou une ressource que vous pensez être la meilleure à ce moment-là.

Contacter un centre de crise

L’espoir se trouve partout: cela peut être aussi simple que d’entendre la voix d’un autre être humain qui semble comprendre notre peur.

Avoir de l’espoir

Que signifie « avoir de l’espoir » ? Est-ce une malédiction, une bénédiction, ou les deux ? Le sentiment de ne pas avoir d’espoir aggrave notre désespoir. L’une des pires choses que nous puissions dire à un autre être humain c’est qu’il est sans espoir.

Nous parlons d’être plein d’espoir… de nous sentir sans espoir. Nous ne pouvons pas donner de l’espoir à une autre personne. La réalité nous enseigne que ce qui est un espoir pour l’un peut être un fardeau pour l’autre. En d’autres termes, mon espoir n’est pas votre espoir. Le défi consiste à trouver une définition de l’espoir qui est vraiment la nôtre.

Lorsque nous luttons contre l’obscurité, la peur, le désespoir et l’apathie, nous pouvons avoir le sentiment qu’il n’y a pas d’espoir. Peut-être ce sentiment vient-il de notre compréhension de ce qu’a été l’espoir dans le passé. Peut-être que ce que nous vivons lors de cette lutte est une toute nouvelle définition de l’espoir.

Victor Havel écrit : « L’espoir n’est pas la conviction que quelque chose va bien se passer, mais la certitude que quelque chose a un sens indépendamment de la façon dont cela se passe. »

L’expérience nous apprend que notre compréhension de l’espoir change tout au long de notre vie. Lorsque nous sommes enfants, l’espoir est ce qui nous rend heureux. En vieillissant, l’espoir est un objectif, une vision, un rêve. Il est beaucoup moins immédiat. C’est quelque chose que nous pourrions atteindre, plutôt qu’un état dans lequel nous pouvons vivre, ici et maintenant.

L’espoir, aux moments les plus sombres de notre vie, n’est pas un engagement complet de foi et de croyance. Dans ces moments-là, l’espoir peut être aussi simple que la voix d’un autre être humain qui semble entendre notre peur ; l’espoir peut être la certitude que le soleil se lèvera demain, l’espoir peut être l’odeur de la pluie fraîche du printemps, ou le premier flocon de neige, ou la photo d’un être cher. Lorsque le désespoir semble nous envahir, nous nous sentons déconnectés, isolés, perdus. Ce dont nous avons le plus besoin dans ces moments-là, c’est d’un moyen de reconnexion, de relation et d’appartenance. Ce « moyen » peut être étonnamment simple ou profondément complexe. Ce qui importe à ce moment-là, c’est que nous trouvions le chemin qui donne un sens à cette vie, ici et maintenant.

Ronna Jevne, qui a étudié la science de l’espoir, écrit : « L’espoir ; nous ridiculisons ceux qui en ont trop. Nous hospitalisons ceux qui en ont trop peu. L’espoir dépend de tant de choses, mais il est indiscutablement nécessaire à la plupart des gens. Ceux qui en ont vivent plus longtemps. Les mots ne peuvent pas le détruire. La science l’a négligé. Un jour sans elle est terrible. Un jour où il est abondant ne garantit pas grand-chose. »

Si vous lisez ces mots, vous avez de l’espoir. Essayez de ne pas le comparer avec l’expression de l’espoir de quelqu’un d’autre. Essayez de ne pas être pris dans le dualisme du bien et du mal, de l’espoir et du désespoir, de la valeur et de l’inutilité… Le seul type d’espoir qui réussira est celui qui fait disparaître tout besoin de concours et de comparaison. Lorsque nous parvenons à cette compréhension, nous éprouvons un sentiment de paix, à la fois en nous et au-delà de nous-mêmes. Dans cet état, nous faisons confiance à la vie et croyons qu’il s’agit d’un voyage d’aventure, de sens et de valeur.

Imaginez l’espoir comme une énergie qui fait fondre la différence entre la vie et la mort. La vie n’est alors plus l’un ou l’autre, elle devient plus que ce que nous pouvons même imaginer. Mettre fin à la vie n’est donc pas l’option de la fin de la lutte, car la vie n’est pas un test d’endurance de lutte sans fin. Elle est plutôt un mélange de lutte et de force. C’est un espoir radical, car il naît souvent d’un sentiment de désespoir. Il s’agit d’une nouvelle définition de la signification de l’espoir, qui n’est pas une question de bonheur, mais plutôt de plénitude, de sens et de connexion. L’espoir est constamment remodelé et redéfini, et il nous invite constamment à l’histoire sans fin du sens de la vie. C’est ainsi que l’espoir devient une énergie pour tout ce que nous devons affronter dans la vie. Ce n’est pas de l’optimisme, c’est plutôt la force de la recherche et du réalisme.

L’espoir irrite de nombreux professionnels. Les professionnels sont formés pour savoir. Pourtant, c’est à nous de faire le choix de l’espoir. Nous pouvons nous ouvrir au mystère ou rester dans l’illusion de la certitude.

Les livres abondent sur le thème de l’espoir, mais avant de commencer à lire, prenez le temps de lire le livre de votre propre vie. Voici quelques questions qui peuvent vous aider à définir votre sens de l’espoir :

  • Qui sont les personnes les plus pleines d’espoir que vous ayez connues dans votre vie ?
  • Qui appelleriez-vous pour vous aider avec votre espoir en ce moment ?
  • Quelles choses vous donnent de l’espoir : musique, odeurs, objets, couleurs, etc.
  • Comment nourrissez-vous et entretenez-vous votre espoir ? Que faites-vous pour l’accroître et le renforcer ?
  • Qu’est-ce qui menace le plus votre espoir ?
  • Selon vous, qu’est-ce qui constitue un faux espoir ?
  • Où cherchez-vous l’espoir lorsque vous vous sentez désespéré ?
  • Pouvez-vous vous rappeler une histoire d’espoir de votre propre vie ?
  • Lorsque vous fermez les yeux et essayez d’imaginer une image d’espoir, que voyez-vous ?
  • Si un enfant vous demandait maintenant : « Qu’est-ce que l’espoir », que répondriez-vous ?
  • Avez-vous une pratique de l’espoir ? Et si vous commenciez chaque jour en vous demandant : « Qu’est-ce que j’espère de cette journée ? Et si vous terminiez chaque journée en vous posant la question réflexive suivante : “Où ai-je trouvé l’espoir aujourd’hui ?”